Biographie - Critique Love

Critique Love, c’est le projet de rock cinématographique du compositeur Antoine Binette Mercier, notamment connu comme proche collaborateur de Julien Sagot. C’est, de même, une porte vers un voyage plastifié de souvenirs, un défilement d’autoroutes teutonnes, de déserts apocalyptiques et de cosmos sondé – c’est un cri en faveur des palpitations et des escapades qui portent de l’intérieur vers le plus-grand-que-soi.

Critique Love, c’est le nom du projet – deux mots qui se côtoient, s’affectent à peine. « Critique », comme dans ultime, fatal – et en référence à la méthode paranoïaque-critique de Salvador Dalí, selon laquelle les repères cognitifs sautent et les impulsions priment. « Love », comme un mot international et rassembleur, évoquant entre autres le pop-art d’Andy Warhol et de Robert Indiana.

Se réinventer, du moins chercher à le faire, c’est chez lui un credo. Œuvrant dans le milieu de la musique à l’image depuis une dizaine d’années, Antoine Binette Mercier est avant tout un compositeur féru d’originalité. Il peaufine notamment sa pratique par le biais d’études à la maîtrise en composition à l’Université de Montréal, où il s’intéresse aux œuvres des grands compositeurs des ères romantique et postromantique – s’appropriant leurs codes pour les transposer dans son époque. Depuis, il a notamment composé la musique de tous les projets du cinéaste Benoit Lach, signé les trames sonores des téléséries Société distincte et Le 422 ainsi que celle du documentaire Takedown: the DNA of GSP – cette dernière lui ayant valu le Gémeaux dans la catégorie « Meilleure musique originale : fiction ou documentaire » ainsi qu’une nomination aux Prix Écrans canadiens. Il s’est en outre mérité trois Prix SOCAN de la relève et une nomination aux Gémeaux pour le Prix spécial de la relève.

Et, comme mentionné d’entrée de jeu, Antoine collabore étroitement à la coréalisation, aux arrangements et au mixage de tous les projets de l’artiste Julien Sagot depuis son album Valse 333, qui a été nommé aux JUNO comme Album francophone de l’année et à l’ADISQ pour ses arrangements. L’expertise acquise ici – percevoir la chanson comme un monde affranchi de tout cadre convenu et formel – nourrit donc grandement sa suite à lui : Critique Love.

Critique Love, c’est donc tout ça jusqu’ici. C’est un territoire surréel où les catastrophes nucléaires s’harmonisent au plus noble des quatuor à cordes. C’est des arcs narratifs issus de trous noirs et vêtus de velours. C’est un théâtre nouveau où le sentiment de déjà-vu est omniprésent. C’est une confluence de rock cinématographique, de western apocalyptique, de tensions industrielles, de pop motorik et de cabaret dystopique, inspiré par le travail des Bernard Hermann, Nino Rota et Jonny Greenwood.

Un premier album paraîtra cette année sous Simone Records. Antoine Binette Mercier y joue une grande part des instruments, en signe la musique et les textes en français – appuyé d’un précieux lot de collaborateur·rices : Frannie Holder (Dear Criminals, Random Recipe) et Lisa Kathryn Iwanychi (Blood and Glass, Creature) aux textes en anglais et voix, Robbie Kuster à la batterie, François Plante à la basse, Simon Angell (Thus Owls) aux guitares, Mélanie Bélair aux violons, Claude Lamothe au violoncelle, Estelle Lemire aux ondes Martenot et Fabienne Lucet au piano. Ce premier album, ce sera du rock qui ira toujours ailleurs, des angoisses qu’on sublime, de la lumière qui s’immisce dans les interstices qu’elle finit résolument par créer. Ce sera, bref, de la musique pour qui a le cœur et l’univers dans sa tête.